Vers une démocratie plus participative

Initialement conçu à l’usage des collectivités locales, Linea21 suscite la curiosité d’autres acteurs. Dans le secteur privé, il intéresse les entreprises pour ses fonctionnalités de reporting – dépassant le cadre large du développement durable. Dans le public, les établissements scolaires s’y sont intéressés dans le cadre d’agenda21. Dans le cadre d’une action publique partagée, des groupes et collectifs citoyens l’ont adoptés au cours de la dernière année.

Une appropriation citoyenne

Lors d’une présentation de Linea21 aux Rencontres Mondiales du Logiciel Libre à Nantes en 2009, Michel Briand (élu municipal à Brest – en charge d’internet et du multimédia, Vice président de Brest Métropole Océane en charge de l’Economie sociale et solidaire et de l’aménagement numérique du territoire) m’avait interpellé sur l’appropriation de l’outil par les citoyens. Sa question était légitime et ma réponse était simple : l’outil étant libre (et gratuit) il était de fait accessible aussi bien aux collectivités qu’aux collectifs en tout genre, encore fallait-il qu’ils trouvent un intérêt dans son utilisation. Il l aura donc fallu 4 ans avant que cela arrive, mais il semble que ce soit chose faite.

La participation comme modèle

Pourquoi l’utilisent-ils maintenant ? La montée en puissance des démarches participatives y est pour beaucoup – tant dans leur mise en œuvre concrète que dans l’écho médiatique qui leur succède. Elle dessine un cadre nouveau propice à libérer la parole, à s’exprimer ou laisser s’exprimer. Dans le détail, il est intéressant d’observer que ces nouveaux utilisateurs sont de 2 types :

  1. des groupes politiques. Réunis derrière une figure locale et habités d’ambition politique (aux municipales 2014 notamment), leur objectif est de consulter largement pour co-produire un programme partagé. Les membres de ses groupes ont des couleurs politiques souvent diverses et ils se rangent derrière une approche participative, à l’origine de leur rassemblement.
  2. les collectifs citoyens. Bien qu’ils semblent moins nombreux et que leur volonté soit a priori moins affirmée, ces simples citoyens cherchent des outils leur permettant de se fédérer et constituer une force unifiée en mesure de dialoguer avec les institutions. Ces collectifs citoyens se fédèrent le plus souvent autour de projets urbains, ceux-ci ayant des conséquences directes sur leur mode de vie et leur quotidien.

Un outil, plusieurs enjeux

Les enjeux différent pour chacun des types identifiés. Pour les groupes politiques, au-delà de l’élaboration d’un programme commun, il s’agit de mettre en place de nouveaux outils de démocratie participative et de réviser les modalités de la décision politique. Linea21 est-il un outil pertinent pour cela? C’est dans cette optique qu’il a été conçu et s’il ne suffit pas, à lui seul, à répondre à cet enjeu il peut apporter sa contribution.

L’utilisation de l’outil par les collectifs citoyens semble aujourd’hui plus contrastée. Non pas parce qu’il serait inadapté à leur besoin mais car il est tributaire de la mobilisation (parfois fragile) de ses membres et du type d’organisation – plutôt horizontale et non hiérarchique. La mise en œuvre d’un tel outil implique un investissement entier de la part de ses membres (au moins les plus influents). On sait aussi que ces collectifs peuvent vite s’essouffler par manque de temps ou une dynamique interne trop faible – même si d’autres ont, au contraire, fait la preuve de leur engagement le plus total!

L’enjeu commun (et probablement l’enjeu majeur) à ces 2 types d’utilisateurs est de faire ensemble, c’est à dire non seulement donner la parole à chacun des participants mais aussi intégrer leurs réflexions dans la restitution d’un discours partagé. L’exercice est difficile mais le projet est ambitieux.

 

 

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